Exposition au Petit Palais jusqu'au 23 février

Luca Giordano et l'Ecole Napolitaine

Publié par arman - dimanche 16 février 2020, 18:39 | Voir les avis

classique

Le Petit Palais consacre une exposition au grand peintre Italien originaire de Naples, Luca Giordano (1634-1705). L'événement rend en même temps hommage à toute une école de peinture, la brillante Ecole Napolitaine du XVIIème, que formèrent Pacecco de Rosa, José Ribera et bien d'autres. Leurs oeuvres tout comme celles de Luca Giordano illuminent l'exposition.

Si la Lune était une femme sa peau aurait le même teint diaphane que cette Vénus lovée et modelée ci-dessus telle une perle sur son écrin bleu. Cette toile d'une déesse aux contours miraculeusement flous et évanescents, intitulée Vénus et satyre est de Pacecco de Rosa (1607-1654), peintre contemporain de Giordano.

Ils partageaient tous deux la même admiration pour José de Ribera (1591-1652) peintre espagnol expatrié à Naples qui s'empara du ténébrisme du Caravage avec brio, comme le montre la toile ci-dessous.

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Le pauvre Marsyas n'aurait pas dû défier Apollon dont la colère, à l'instar de sa cape, s'abat sur lui et ébranle le satyre sous un ciel soudain plein de mauvaises augures. Marsyas n'aurait pas dû se prétendre meilleur musicien que le dieu grec qui d'après le poète Pindare finit par le châtier en l'écorchant vif.

Luca Giordano 

Luca Giordano plus jeune que Ribera marque lui par son éclectisme stylistique. Il lui permettra, comme le montrent les oeuvres de jeunesse de la première salle, d'égaler brillamment les Grands Maîtres : Raphaël, le Tintoret (voir l'excellent pastiche de sa célèbre Crucifixion située à la Scola San Rocco de Venise) et le Caravage. Recevant de fructueuses commandes de la part du clergé napolitain, Giordano orne les églises de somptueuses toiles grand format.  

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Arborant la couleur des cieux, Saint-Michel Archange, héros sans pitié au visage d'enfant, fonce dans le tas pour déloger du Ciel tous les anges maléfiques et rebelles. Le combat est violent comme le montrent la jambe raide de l'Archange appuyée sur la poitrine de sa première victime, les cris de déroute et les gueules en panique de tous les anges déchus. Le style baroque de ce chef d'oeuvre aux couleurs foisonnantes et aux formes puissantes doit beaucoup à Rubens qui est ici prodigieusement égalé.

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Nous sommes ici au milieu de témoins ébahis, les bras écartés ou en avant, portés vers le miracle de Saint Nicolas de Bari qui apparaît sur un nuage pour tirer un jeune échanson des griffes de son maître. La dramaturgie de la scène saisit la soudaineté de l'instant et transmet l'effet de surprise des personnages comme si nous étions des témoins supplémentaires de l'assemblée.

Il faut passer outre la fonction religieuse des deux grandes toiles ci-dessus pour n'en garder que le caractère fantastique, servi par des couleurs et une technique picturale exceptionnelles, également par un sens évident de la mise en scène.

Les grands formats de l'exposition sont la plupart somptueux. Certains ornent encore les églises napolitaines : à l'instar de Rome, Venise ou Florence, la ville de Naples, ses églises, ses musées sont un très grand foyer de l'Art et de la Peinture Italienne. Une exposition qui est donc plus que recommendable.  

Pas d'avis pour l'instant.
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